La dénutrition est une problématique de santé publique. Près de 2 millions de personnes en sont touchées en France, pourtant, des solutions existent.
Qu’est-ce que la dénutrition ?
La dénutrition résulte d’une insuffisance des apports nutritionnels par rapport aux besoins de l’organisme. Elle diminue nos défenses naturelles, nos forces musculaires, notre mobilité et augmente les risques d’infection, de complications médicales et chirurgicales. En cas de maladie incurable, elle diminue aussi l’espérance de vie.
La dénutrition se traduit par une perte de poids, même en cas de surcharge pondérale (perte de 5% de son poids en un mois ou de plus de 10% en six mois) et/ou par une maigreur lorsque l’indice de masse corporelle (IMC) est inférieur aux normes pour l’âge (courbes minimales des carnets de santé).
Ce déficit accélère la dégradation de l’état général du patient.
Qui est touché par la dénutrition ?
N’importe quelle personne est à risque : enfants, adolescents, adultes, malades, personnes âgées, en surpoids ou obèse, vivant à domicile ou en institution.
Chez les personnes âgées
- 4 à 10% chez les personnes âgées (+70 ans)
- 40% des personnes âgées sont hospitalisées pour des conséquences de dénutrition
- 40% des personnes âgées hospitalisées sont dénutries
Chez les malades
- 20 à 40% chez les personnes hospitalisées
- 40% des malades cancéreux sont dénutris
- 40% des malades d’Alzheimer sont touchés par la dénutrition
Chez les enfants
- 1/10 des enfants hospitalisés, dont 50% ont moins de 3 ans
L’importance de la prise en charge de la dénutrition
On retrouve deux types de dénutrition :
La dénutrition endogène : les besoins énergétiques de la personne deviennent trop importants au regard de ses apports et ne sont pas compenser par l’alimentation. C’est un mécanisme de défense immunitaire survenant à la suite de maladies et plus généralement de tout état inflammatoire aigu ou chronique.
La dénutrition exogène est liée à la diminution des apports alimentaires en rapport avec un contexte social ou encore de nombreux facteurs psychologiques et physiologiques. Plusieurs causes peuvent avoir un impact sur la qualité des repas, comme l’isolement social, l’insuffisance de ressource financière, la diminution des capacités psychiques et physiques (personnes âgées) entraînant une perte d’autonomie pour des actes de la vie quotidienne.
Les conséquences de la dénutrition sont nombreuses et sévères, comme l’allongement des durées d’hospitalisation, l’augmentation des risques d’infection, un déficit immunitaire. La dénutrition se répercute sur des fonctions physiologiques, entraîne un déficit vitaminique qui peut provoquer des troubles psychiques ou neurologiques. D’autres conséquences sont d’autant plus alarmantes, comme l’augmentation de la morbidité infectieuse (de 2 à 6 fois), la multiplication du risque de mortalité (de 2 à 4), la durée d’hospitalisation (de 2 à 4).
C’est pour cela que la prise en charge nutritionnelle est une composante essentielle des soins de support. L’objectif étant de permettre le bon déroulement des traitements pour une meilleure réponse et une qualité de vie améliorée.
Il est ainsi primordial de sensibiliser chacun à :
- Diagnostiquer la dénutrition avec un dépistage précoce
- Surveiller régulièrement l’état nutritionnel des personnes à risque
Pour :
- Réduire les complications liées aux traitements et à la dénutrition,
- Prévenir les interruptions ou l’arrêt total de traitement,
- Améliorer le pronostic général et spécifique à la maladie.