La chimiothérapie est un traitement qui consiste à utiliser un ou plusieurs médicaments dans le but de freiner la prolifération de cellules cancéreuses ou de les détruire. Certaines chimiothérapies peuvent être administrées par voie orale, d’autres par voie intraveineuse. Le traitement par chimiothérapie est adapté à chaque patient selon un protocole spécifique choisi par l’équipe médicale. Ce protocole détermine la fréquence d’administration du traitement et sa durée totale.
Zoom sur la chimiothérapie par perfusion
La chimiothérapie est fréquemment administrée par voie intraveineuse. Sa durée de perfusion est variable, de 10 minutes à plus de 72 heures.
Les conditions de sa réalisation peuvent varier :
- En ambulatoire, dans un service d’hôpital de jour (traitement de quelques heures)
- En hospitalisation « conventionnelle » (traitement sur plusieurs jours)
- Au domicile du patient, dans le cadre d’une Hospitalisation à Domicile (HAD) ou d’un suivi par Prestataires de soins.
L’Hospitalisation à Domicile (HAD), un confort pour le patient
Certaines chimiothérapies peuvent être administrées sous forme de perfusion au domicile du patient, dans le cadre d’une Hospitalisation à Domicile (HAD). Pour se faire, le patient doit être au préalable éligible, et sa chimiothérapie répondre à des critères de faisabilité à domicile. Une coordination se mettra alors en place entre les hospitaliers, les libéraux, le patient et ses proches.
Le patient débute sa cure à l’hôpital puis rentre au domicile avec sa perfusion de chimiothérapie. L’installation du patient à domicile est assurée par un professionnel de santé. Le soignant va intervenir chez lui pour régler, installer et arrêter sa perfusion. Le patient évite ainsi une hospitalisation et améliore son confort en évoluant dans son environnement habituel.
Certains établissements spécialisés ont bien développé les Hospitalisations à Domicile (HAD) et les Soins à Domicile (SAD) par des professionnels libéraux et des PSAD (Prestataires de Soins A Domicile) mais également dans le cadre de centres de soins infirmiers.
L’administration du médicament se fait fréquemmentà l’aide de dispositifs de perfusion portables. Les diffuseurs portables constituent une solution et permettent au patient une grande autonomie de mouvement. Celui-ci est équipé de sa pompe de perfusion adaptée à son traitement. Grâce à ce dispositif médical à usage unique silencieux, le patient reste autonome tout en poursuivant son traitement en continu au domicile.
Au quotidien, les bonnes pratiques à appliquer
Lorsqu’une chimiothérapie se déroule à la maison, certaines précautions sont essentielles à observer chez le patient et à son domicile :
- Se laver les mains très fréquemment
- Nettoyer et désinfecter les objets familiers comme les poignées de porte, le téléphone portable, la télécommande, etc.
- Eviter de toucher les objets sales : poubelle, litière de chat, etc.
- Se renseigner si des restrictions alimentaires existent
Lorsque le patient possède un diffuseur portable :
- Ne pas exposer le diffuseur à des températures extrêmes
- Ne pas appliquer de liquides à base d’alcool sur le diffuseur pour le désinfecter ou le nettoyer
- Eloigner le diffuseur de l’eau, notamment lors de sa toilette et douche
- La nuit, placer le diffuseur au-dessus de l’oreiller à température de la pièce, à hauteur de corps
- Passer la tubulure sous les vêtements pour éviter de s’accrocher et de tirer dessus
- Utiliser une sacoche de transport type « sacoche ceinture » prévue à cet effet pour se déplacer
- Ne pas tenter de déconnecter soi-même le dispositif
- Surveiller si possible le bon dégonflement du réservoir toutes les 8 à 12 heures
- En cas de d’incident, contacter immédiatement son soignant ou son médecin
Focus : l’impact de la crise Covid-19 sur les patients atteints de cancer
La crise Covid-19, et notamment pendant les périodes de confinement, a généré une réorganisation du système de soins qui a eu pour conséquence un retard de diagnostic et de soins en cancérologie.
Une étude menée par Unicancer de janvier à juin 2020 dans 17 des 18 CLCC (Centres de lutte contre le cancer) du réseau Unicancer, souligne, après la première vague de la Covid-19, un déficit important de diagnostics de cancer. Selon les endroits, une baisse de 30 à 50% a été enregistrée. Il est indispensable de maintenir, y compris en situation épidémique, les traitements du cancer. Le dépistage et les actes à visée diagnostique ne doivent pas cesser. Les retards diagnostiques et thérapeutiques peuvent avoir des conséquences majeures, encore inconnues à ce jour. Il est donc primordial de souligner aux patients la nécessité de ne pas renoncer aux soins, aux actions de dépistage et de prévention en cette période.
Sources :