L’utilisation de diffuseurs portables pour la chimiothérapie à domicile apporte confort et autonomie aux patients. Mais ces dispositifs peuvent parfois rencontrer des dysfonctionnements. Pour les soignants, il est essentiel de savoir identifier les signes d’anomalie, en comprendre l’origine, et adopter la bonne conduite à tenir.
Une fuite est détectée : comment réagir ?
Une fuite de liquide peut survenir au niveau :
- du diffuseur lui-même,
- de la tubulure,
- du point d’injection (PICC Line, Midline, chambre implantable).
À faire immédiatement :
- Stopper l’administration sans attendre.
- Isoler le diffuseur pour éviter tout contact cutané avec le cytotoxique.
- Identifier la source de la fuite si possible (dispositif défectueux ? raccord mal fixé ?).
- Protéger la zone exposée et rincer à l’eau claire en cas de contact cutané.
- Contacter le médecin prescripteur ou le pharmacien pour consigne.
⚠️ Ne jamais tenter de réparer ou de continuer la perfusion sans évaluation médicale.
⚠️ Une fuite peut entraîner une sous-administration du traitement.
Le débit est trop lent : quelles vérifications effectuer ?
Un débit ralenti peut retarder l’administration du médicament et compromettre l’efficacité du traitement.
Vérifications à faire :
- Le diffuseur a-t-il été conservé à température ambiante avant utilisation ? (trop froid, il diffuse mal)
- Y a-t-il un coudage ou une occlusion de la tubulure ?
- Le cathéter est-il perméable ? Une occlusion veineuse peut ralentir la perfusion.
- Le dispositif est-il positionné en dessous du site de ponction (pour profiter de la gravité) ?
- La pression du ballon est-elle toujours visible ou semble-t-elle stoppée ?
Conduite à tenir :
- Si aucune cause mécanique évidente, stopper le traitement et prévenir le médecin.
- Ne pas essayer d’accélérer manuellement le débit.
Le patient ressent une douleur pendant la perfusion
La douleur peut être :
- au point d’injection (inflammation, extravasation),
- le long du trajet veineux (phlébite chimique),
- liée à une réaction locale au produit.
À faire :
- Vérifier le point de ponction : rougeur, chaleur, gonflement ?
- S’assurer de la bonne position du cathéter.
- Stopper le traitement en cas de suspicion d’extravasation ou de douleur inhabituelle.
- Surveiller l’apparition d’autres signes (fièvre, frissons, douleur généralisée).
- Alerter rapidement le médecin traitant ou le service d’oncologie.
Quelques conseils de prévention
- Toujours inspecter le matériel avant l’administration.
- Respecter les consignes de conservation du diffuseur (température, manipulation).
- Vérifier le bon fonctionnement du dispositif au début et pendant la perfusion.
- Former le patient à vous signaler toute anomalie dès qu’elle apparaît.
En résumé
Fuite, débit anormal, douleur : chaque problème avec un diffuseur portable doit être pris au sérieux. La règle d’or : stopper la perfusion, sécuriser la situation et alerter. Le rôle du soignant est central pour garantir un traitement sûr et efficace à domicile.
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