La chimiothérapie est souvent un traitement éprouvant. Si ses effets secondaires sont bien connus, leur intensité et leur tolérance varient fortement d’un patient à l’autre. Pour un suivi optimal à domicile, les soignants jouent un rôle essentiel dans l’évaluation de cette tolérance, en lien étroit avec l’équipe hospitalière.
Quels outils, signes cliniques et éléments d’observation peuvent guider cette évaluation ? Voici les repères à connaître.
Quels signes observer ?
L’observation du patient est une source précieuse d’information, en complément des données biologiques ou médicales.
Les signes à surveiller incluent :
- État général : fatigue inhabituelle, perte d’autonomie, repli sur soi.
- Appétit et hydratation : refus de s’alimenter, perte de poids, déshydratation.
- Douleurs : type, intensité, localisation.
- Troubles digestifs : nausées, vomissements, diarrhée, constipation.
- Fièvre : même modérée, elle peut traduire une infection sous-jacente.
- État cutané et muqueux : mucites, rougeurs, irritation.
- Effets neurologiques : engourdissements, confusion, troubles de l’équilibre.
- Altération psychologique : anxiété, dépression, isolement.
La récurrence, l’intensité et l’impact sur la qualité de vie sont des indicateurs clés de la tolérance.
Des grilles et outils de suivi à disposition
Plusieurs outils standardisés sont disponibles pour aider à objectiver la tolérance au traitement :
Échelle OMS de toxicité
Utilisée en oncologie, elle permet de grader les effets indésirables de 0 (aucun) à 4 (gravité maximale). Elle peut être adaptée à certains suivis à domicile, notamment en lien avec l’hôpital.
Fiches de surveillance infirmière
Certains établissements remettent aux soignants libéraux des protocoles de suivi incluant des check-lists ou tableaux à remplir (température, appétit, douleurs, selles, etc.).
Outils d’auto-évaluation patient
Des questionnaires simples (type EVA – échelle visuelle analogique, ou scores de bien-être) peuvent être proposés au patient, avec l’aide du soignant.
Carnet de liaison
Indispensable en chimiothérapie à domicile, il permet de partager les observations entre tous les professionnels (IDEL, oncologue, pharmacien, prestataire…).
Le rôle relationnel du soignant
Au-delà des outils, la qualité de l’évaluation repose sur la relation de confiance entre le patient et le soignant. Le fait de poser les bonnes questions, d’écouter sans jugement, et de rassurer joue un rôle fondamental.
🗣️ Exemple de questions utiles :
- Avez-vous bien supporté votre dernière perfusion ?
- Qu’est-ce qui vous gêne le plus au quotidien ?
- Est-ce que quelque chose a changé depuis notre dernière rencontre ?
Ce dialogue est souvent le premier indicateur d’un problème à venir.
Quand transmettre l’information ?
Dès que la tolérance semble altérée, il est important de :
- Documenter clairement les signes observés.
- Informer le médecin prescripteur ou l’équipe d’oncologie.
- Ne pas hésiter à suggérer une réévaluation médicale si nécessaire.
En résumé
L’évaluation de la tolérance à la chimiothérapie repose sur une observation clinique rigoureuse, des outils adaptés, et une écoute active du patient. Le soignant est un maillon clé du suivi, capable de repérer les signaux faibles et d’agir en prévention.
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